Etat et covid : assumer ses responsabilités
En décembre, le Parlement a définitivement enterré la loi qui exigeait de façon indifférenciée que tous les bailleurs renoncent à 60% des loyers dus par les locataires commerciaux forcés de cesser ou de limiter leurs activités pendant le premier confinement. Cette loi était un non-sens. Pourquoi cibler les propriétaires, qui ne sont pas davantage responsables des mesures sanitaires ordonnées par les autorités que les locataires ? Et pourquoi ne pas demander des efforts similaires à d’autres créanciers, comme les banques, les assurances, les Services industriels, etc. ?
Nous savons aujourd’hui que la crise va durer. Et comme l’Etat empêche de nombreux indépendants et patrons de gagner leur vie sans qu’ils aient la moindre faute à se reprocher, il n’est pas admissible qu’ils soient laissés pour compte.
Il ne s’agit pas de mettre en cause les mesures sanitaires si elles s’avèrent nécessaires pour protéger la population. Mais il est temps que l’Etat assure une réelle compensation financière à celles et ceux que ces mesures privent pratiquement de tout revenu. Pour être efficace, ce soutien doit leur permettre de payer leurs charges et de survire en attendant la reprise. C’est en effet à l’Etat d’assumer les conséquences financières des interdictions d’entreprendre et de travailler qu’il décrète, comme il doit le faire par exemple lorsqu’il procède à des expropriations. Et il en a les moyens grâce aux impôts payés année après année par les contribuables. Notamment les propriétaires.
Olivier Feller
Secrétaire général de la Fédération romande immobilière